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  • Photo du rédacteurLaurie

L'accouchement de Chloé par césarienne

Suite à une mal formation dans le cerveau, le neurochirurgien m’a interdit l’effort de pousser. Ma césarienne a donc été prévue au 21 janvier 2019. Avec mon compagnon nous n’avons pas fait toutes les séances de préparation à l’accouchement, inutile puisque ma césarienne était prévue m’a t-on dit. Néanmoins nous avons suivi celle où l’on parle de la césarienne. Autour de moi deux autres futures mamans, très anxieuses quand à cette possible césarienne d’urgence. Je ne comprenais pas leurs craintes. Après tout, c’est une naissance malgré tout et puis oui c’est un acte chirurgical mais beaucoup de femmes y ont recours.



16 janvier, je sens une petite douleur vers 20h. Je vais me coucher.

2h du matin, cette douleur me réveille . C’est mon premier enfant, les contractions je ne sais pas ce que ça donne. Mais on m’a dit que c’était régulier. Je commence à lancer mon chrono. C’est du grand n’importe quoi. J’ai mal ça c’est sur mais avec des intervalles complètement différent.

4h du matin, j’avais rdv le 21 janvier à l’hôpital Nord de Marseille pour la césarienne, j’essaie d’appeler quelques numéros de l’hôpital ne sachant pas trop quoi faire. Bien évidemment aucune réponse. J’ai la chance d’avoir une clinique maternité à côté de chez moi, où j’aurais pu accoucher mais qui n’a pas été retenue car si mon problème au cerveau se déclenche, le bébé doit être rapidement pris en charge et moi aussi. Je file donc à cette clinique pour demander un monitoring, savoir si ce sont bien des contractions et quoi faire : aller rapidement à l’hôpital ou attendre encore un peu.

5h on me reçoit dans cette clinique. J’explique la situation. Ce sont donc bien des contractions et on m’examine. Pas besoin de m’emmener avec les pompiers d’urgence à l’hôpital, je ne suis pas très ouverte, mais ils me conseillent de ne vraiment pas tarder « au cas où ».

7h nous arrivons à l’hôpi

tal avec mon compagnon. On me dit que j’ai bien fait de venir. Je vais être opérée aujourd’hui, mais je ne sais pas à quelle heure. Tu as donc décidé d’arriver 4 jours avant la date prévue et presque 3 semaines en avance sur le terme, petit coquin !


11h, fichues contractions, comme je n’ai pas fait les séances de préparation... je ne sais ni comment me mettre, ni même comment respirer pour me soulager ... heureusement mon compagnon n’arrête pas de me faire rire. Ça me soulage un peu malgré tout.


13h, ca y est on m’emmène. J’ai peur. A vrai dire j’ai peur des enfants et encore plus des bébés... Et dans quelques instants notre vie va être boulversée. Est ce qu’on était prêt ? Est-ce que je suis prête ? On dit à mon compagnon d’aller dans la salle à côté le temps qu’on me prépare et qu’il pourra me rejoindre après pour la naissance.


13h05, ils sont 7 dans la salle d’operation : il y a les internes et ceux qui les supervisent. Il y a une super ambiance dans la salle. Ils sont détendus et rigolent entre eux. Me font quelques blagues. Une equipe vraiment sympa ! On m’explique que dans quelques instants on va m’injecter la rachianesthésie et comment je dois me mettre.


13h20 ? Assise, ça y est l’aiguille s’enfonce. On me dit de bien garder la tête collée contre ma poitrine et que c’est très bien. Mais d’un coup un flot de panique m’envahit. C’est plus fort que moi, je commence à me mettre à pleurer. On m’installer sur la table, on m'écarte les bras et les attache. On me demande comment ça va. Les larmes coulent toujours, la panique est bien installée. On me dit que le produit va bientôt faire effet et qu’on commencera à ce moment. On me met un glaçon dans le cou en me demandant si je sens la sensation et si je sens le froid. « Oui ». On le met sur mes jambes. Même question. Je sens qu’on me passe quelque chose mais je ne sens pas le froid. La panique monte encore plus, les larmes coulent de plus en plus. Ça y est je suis prête, on fait entrer mon compagnon qui vient à ma tête. Et je sens ses mains me caresser le visage. Puis je sens que ça bouge en bas. Ça secoue vraiment très fort. Mais j’ai l’impression que mon ventre est très loin de moi. La panique est toujours là et les larmes ne font que couler. Mais je sens les mains de mon compagnon. J’essaie de me concentrer la dessous. Mais qu’est ce que ça secoue... mais bon dieu que font-ils en bas. Et puis ça s’arrête.


13h46, on me pose une tête, non un bébé sur moi, que je vois à peine. Que dois-je faire ? J’ai les bras attachés, je ne maîtrise pas mon corps. Je ne peux rien faire, que dois-je faire. J’entends « fais lui un bisou ». Sans réfléchir, je m’exécute. Mais mon compagnon s’en va. Non pourquoi. Sans lui comment je vais faire ? La panique reprend de plus belle, les lèvres tremblent. Je me concentre dessus, c’est de toute façon la seule partie de mon corps que je peux contrôler. La chef anesthésiste a l’air anxieuse, elle me demande si ça va. Je lui dis que je n’arrête pas de trembler. Elle me dit que c’est normal, que c’est le produit. Elle me dit de me concentrer sur la voix de mon bébé qui est à côté et qui pleure. Et j’entends une voix de femme dire « Ce n’est pas James qui pleure, il est sur son papa tout paisible ». Finalement, j’entends l’un interne poser une question et le chef dire que c’est très bien fait comme cela. La sage-femme arrive à ma hauteur, elle me dit que c’est finit, qu’on est entrain de tout me débarrasser et qu’on va m’emmener à côté avec mon compagnon et mon bébé.

Mon bébé. Cette notion est finalement encore trop abstraite pour moi. Mais la panique a cessé, les pleurs aussi. Je vois mon compagnon tenir ce petit être. La sage-femme me le tend. Je le vois mieux, il est si petit. Je ne me rends compte de rien encore, mais machinalement comme un robot, je demande à ce qu’il soit mis au sein. On me dit que ça n’est pas possible ici, que je dois monter en salle de réveil mais qu’on va essayer de l’emmener.


15h ? Je vois la sage-femme avec toi. Elle est si douce avec toi et moi. Elle me dit que malheureusement elle ne pourra pas rester longtemps car une autre maman est en salle d’opération et qu’elle doit redescendre. Mais elle te met sur mon sein. Et toi tu viens et trouves tout de suite. Toi j’ai l’impression que tu n’as pas besoin que l’on t’apprenne à être bébé, alors que moi j’ai tant à apprendre pour être ta maman. Mais ça c’est une autre histoire.

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