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  • Photo du rédacteurLaurie

“L’allaitement c’est pas pour moi.”


“L’allaitement c’est pas pour moi.”


Pour certaines c’est une évidence.

Pour d’autres une révélation.


Pour moi, c’était clair : je n’allaiterai pas mes enfants. Je n’étais pas contre l’allaitement. J’étais même très admirative de ces mamans qui donnaient le meilleur d’elles-mêmes à leur enfant, parfois pendant longtemps, malgré les conventions. Mais ce n’était pas mon choix. Chacun son truc. L’allaitement n’était pas instinctif chez moi. Et puis de toute façon cette zone de mon corps était bien trop sensible. Et puis Elle est venue se blottir en moi un jour d’octobre. Et je n’ai pas eu le choix. Je sais, vous allez sûrement vous dire avec tendresse “je la comprends, ça vient des tripes, comme une évidence”, “quand ça vous arrive, vos convictions changent”... Non. Non, je n’ai pas eu le choix parce qu’on ne m’a pas laissé le choix. J’ai donné le biberon à sa grande sœur, avec amour, sans la moindre hésitation, sans le moindre regret. J’avais pris exactement la même décision pour Elle, en voulant simplement lui donner tout de suite un lait infantile végétal. La maternité m’a dit non. « Non madame. Vous n’êtes pas autorisée à apporter votre lait végétal. Soit vous lui donnez du lait de vache, soit vous l’allaitez. » Je suis restée sans voix. « Pardon ?? Mais comment ça , « non » ?? Ma question c’était juste par politesse en fait, pour vous prévenir que j’amènerais mes boites de lait, mais bien évidemment que je nourris encore mon enfant comme je le veux , non ? » Non. “ Soit vous lui donnez du lait de vache, soit vous l’allaitez.” Les larmes sont montées en même temps que la boule de colère et d’impuissance se formait dans ma gorge. Quelle violence dans ces mots. On ne me laissait pas le choix de la façon dont je souhaitais nourrir mon enfant. Je ne comprenais pas. Les raisons de ce refus m’importaient peu, je savais que je ne les ferais pas changer d’avis et un monde s’écroulait pour moi. On me proposait deux alternatives qui ne me convenaient pas du tout, que jamais je n’aurais envisagées. Que je refusais d’envisager. Parce que c’était bien les deux options que j’avais exclues. Hors de question que j’allaite. Hors de question que je donne du lait de vache à mon enfant.

Je n’étais pas une maman maternante. J’étais une maman bienveillante, qui pratiquait l’éducation positive à la maison. Filliozat, Gueguen, Faber&Mazlish sont sur mes étagères. Chez nous on ne punit pas, et à 5 ans, parce que le mot “fessée” est apparu dans une histoire , j’ai du en expliquer le sens à ma fille qui m’a regardé avec des yeux ronds et en me disant “mais pourquoi on met des tapes sur les fesses !?”. Chez nous on ne punit pas, on explique et on répare. L’enfant n’est pas un mini-adulte et il a le droit d’exprimer ses émotions.  Mais le maternage, le cododo, l’allaitement, j’avais un blocage. Alors que tout le monde me disait “c’est tellement avec tes valeurs je comprends pas pourquoi tu ne veux pas allaiter ??” Je savais qu’il fallait gratter, creuser, que ce blocage était ancien et que ça m’était bien trop douloureux d’aller en chercher l’origine. Je suis passée par tous les états. Bouffées d’angoisses, colère, larmes, peurs.. J’ai même envisagé d’accoucher ailleurs, loin de chez moi, pour trouver une maternité plus “ouverte”. Et puis au bout de quelques jours j’ai compris que je n’avais pas le choix. Ces deux options inenvisageables, il allait pourtant falloir que j’en accepte une. Et si c’était un challenge de “là-haut” ? Pour une raison que j’ignorais encore, avec une finalité qui m’échappait ... Mais du moment où j’ai pensé à cette option , avec mon esprit de compétition, j’me suis dit “Ok. J’accepte le défi. J’ai peur. Je ne veux pas. Et je ne vois pas l’intérêt. Mais si tu penses que c’est ce dont j’ai besoin, alors allons-y.” J’ai accepté le défi. Je me suis dit que c’était un signe, et qu’il fallait que je travaille sur toutes ces émotions. J’ai accepté le défi , et mon esprit de compétition m’a aidé à le considérer comme tel : un challenge. Qui nécessite une préparation sportive consciencieuse, précise, au millimètre. Et j’ai donc préparé mon allaitement comme ça. J’ai travaillé avec mon magnétiseur sur mes blocages anciens. J’ai travaillé avec un énergéticien sur la peur de la douleur. J’ai passé mon 2e niveau de Reiki. Et j’ai découvert que ma maître Reiki était .. conseillère en allaitement.. tiens tiens, en semant ce genre de petits signes l’univers commençait à me dire que j’avais suivi la bonne route en acceptant ce défi. Je n’avais presque plus peur de la douleur. Je n’avais plus de blocages anciens ou presque liés à ma première expérience. J’avais les armes énergétiques pour me préparer au mieux. Il me restait un blocage , et non des moindres. Le maternage. J’étais une maman bienveillante, mais le maternage , le cododo, le portage, c’était comme l’allaitement , “pas pour moi”. J’étais convaincue de ce que ça apportait de positif, mais je n’y arrivais pas. L’idée du maternage m’étouffait. Je n’y arrivais pas. Et je savais que c’était le dernier verrou à faire sauter pour réussir à allaiter au moins le temps de sortir de l’hôpital. Parce qu’à force de travailler sur cet immense blocage chez moi, sur ce refus clair et net d’allaiter, j’en étais finalement arrivée au consensus suivant : pas de pression, je fais une tétée après l’autre. En me félicitant car chaque tétée sera un biberon de lait de vache de moins. Je ferai de mon mieux, j’écouterai mes limites. Objectif : tenir chaque fois jusqu’à la tétée suivante. Objectif ultime : tenir 3 jours le temps de sortir de la maternité pour pouvoir donner le bib. Et après, mes boites de lait infantile m’attendraient à la maison. J’avais lavé le chauffe-bib, le sèche biberon, stérilisé biberons et tétines. Univers, je suis prête pour relever ton défi de 3 jours. Je vais tout donner. Et en même temps j’ai si peur ..que je me dis encore souvent que je ne vais pas le faire, que ce sera trop dur. Que je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas. L’univers est repassé par la. J’ai gagné une séance d’hypnose avec Marjorie Le Bon. Elle a fait péter tous les barrages restants. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps en silence en écoutant sa voix me raconter ses histoires. Moi qui laisse rarement couler mes larmes, j’ai été emportée par ses mots, son soin, tellement puissant.. j’en mesure la force aujourd’hui. Elle m’a bouleversée. Elle m’a transformée. Tout avait changé en moi, mais je ne le savais pas encore.. Ma valise pour la maternité est prête. J’y ai glissé une boîte de lait végétal infantile, et un biberon. Et ma crème maison pour les bouts de sein. Qui va gagner ?.. le biberon ? Ou la crème ? Je me répète que mon objectif c’est juste de tenir jusqu’à la tétée suivante. M’accrocher le plus possible. Avec l’espoir fou et inavoué de tenir 3 jours, et de sortir de la maternité en vainqueur, avec la musique de Rocky en fond. Parce que j’aurais réussi mon objectif des 3 jours, sans donner de lait de vache. Et puis tu es née. Tu es née. Tsunami d’amour. Papa n’était pas là. Par choix. Pour ne pas laisser ta sœur seule, celle qui m’a fait devenir maman, celle qui, plus encore que lui ou moi, avait besoin de repères solides pendant cette période bouleversante pour tout le monde. Y'avait juste toi et moi. Seules dans cette pièce à la lumière tamisée. Toi dedans, moi dehors. Je te parlais, tu m'aidais. Une fois de plus la péri n’a pas fonctionné. Mais tu m’as donné la force d’y arriver. Tu es née. Je suis tombée amoureuse. Instantanément. 3 jours sont passés. Je suis sortie de la maternité en ayant atteint mon objectif !!!! C’était tellement naturel. J’étais une maman aimante, je suis devenue une maman louve. Je ne pouvais plus envisager le biberon, c’était déjà te tenir trop loin de moi. Je t’avais gardé au creux de moi si longtemps, je voulais encore te garder contre moi. Le jour, la nuit. Avant le maternage m’étouffait, la il n’était plus seulement naturel, il m’était nécessaire. Et puis... Les jours se sont écoulés. Les semaines. Les mois. Je t’allaitais toujours. Parce que je n’avais pas le choix. Et ce n’était plus celui imposé par la maternité cette fois-ci. Cette fois c’était bien l’évidence qui s’était imposée à moi. Je t’aime à en pleurer rien qu’à te regarder. Et pourtant j’ai mal, j’ai si mal. Et personne n’a jamais su trouver la cause. Et toi aussi tu as souvent si mal. Le reflux, les freins, le REF, les intolérances, mon hypersensibilité à la douleur..les tétées sont rarement un moment paisible. Je suis bien entourée heureusement. J’ai failli arrêter plein de fois. Mais il suffit d’une fois, de ta petite main posée sur moi, de tes yeux dans les miens, ou de te voir, repue, endormie contre ma peau, et je sais que je ne peux pas. Pas encore. Je reste fidèle à mon objectif. Faire de mon mieux, écouter mes limites. Je n’oublie pas d’où je viens, toutes les barrières que j’ai du faire tomber en si peu de temps, tout ce qui semble naturel pour beaucoup et qui ne l’était pas pour moi. Je ferai de mon mieux. Sans pression. Mais si tu me demandais la, maintenant, je te dirais bien que je ne me vois jamais arrêter... Que je veux aller la où tu voudras m’emmener. Mais pas de pression. La douleur m’empêche de faire trop de plans. Je suis déjà si fière de moi. Et de toi. De nous. Merci. Merci l’Univers pour ce challenge de fou, le plus beau de ma vie. Je m’étais fixée 3 jours, qui me semblaient déjà inatteignables. 3 mois après on est toujours là Je me souviendrai toute ma vie à quel point il en était hors de question. A quel point je m’en sentais incapable. À quel point JE L’AI FAIT pourtant. Toutes ces barrières que j’ai fait sauter. Toutes ces blessures que j’ai pansées. Toutes ces ressources que j’ai mobilisées. Toutes ces peurs que j’ai affrontées. Tous ces obstacles que j’ai surmontés. JE L’AI FAIT. Merci à toi, ma petite chouette 🦉, mon petit Soleil de me permettre de vivre cette belle aventure Merci à toutes les personnes qui m’ont accompagnée, aidée, soutenue, avant et après la naissance, tellement MERCI. Alissia @labulledalissia

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