La naissance de bébé Issa
Avant même ta confection, nous savions que notre fils s’appellerait Issa. Tu es mon premier enfant celui que j’ai tant espéré.

Tout le monde me disait que pour un premier enfant tout va très lentement alors quand j’ai eu mes premières contractions cette nuit là j’ai pris sur moi. En plus de ça, mon frère Yassine et mon ami Selim sont venus passés quelques jours à la maison. J’ai même dit à Youcef d’aller travailler en ce dimanche matin (nous sommes infirmiers et les week-ends ça n’existe pas). A 10h j’ai de plus en plus mal, je fais du ballon mais je ne trouve pas ça soulageant. Je me décide sur les conseils de Selim d’appeler mon mari au travail.
A midi le voilà rentré, il prend une douche, moi je suis prête j’ai fais une douche, un brushing, et je suis même maquillé, hors de question de t’accueillir sans être à mon avantage.
Nous partons pour la maternité à Arras, et je laisse les tontons à la maison.
A peine arrivée on me demande si je veux la péridurale. Dans ma tête à ce moment là, c’est une évidence : oui je la veux. On m’examine je suis ouverte à 3 seulement. Le travail est en route mais c’est encore un peu tôt. Il va falloir être patiente. Un monitoring de contrôle et une perfusion d’anti-douleur plus tard, je ne suis toujours pas soulagée. Alors je prend une douche et ça me fait un vrai bien quand l’eau coule sur mon ventre, je ne veux plus sortir, mais je sais pas j’ai l’impression que ça avance. Alors je prend mon courage et sors de la douche.
La sage femme propose de me réexaminer si je le veux bien. J’accepte. Le diagnostic tombe : je suis toujours à 3, aucune évolution.
On me propose de rentrer chez moi, mais je ne sais pas j’ai un pressentiment, il va arrive ce soir. Je le sens. J’habite à 30 min de l’hôpital, trop loin pour prendre ce risque. Donc je refuse.
Du coup je demander à aller dans la salle nature pour un bain, puisque l’eau soulage mes maux. J’y reste bien une heure. Je sors les contractions deviennent très forte, très rapprochés, et me font hurler de douleur. Malgré les anti douleurs ça ne va pas. Malheureusement c’est l’inter-poste il est 20h et les équipes font leur transmissions entre elles, personne ne se détache pour voir ce qui se passe. Youcef tente de me masser, mais je ne supporte pas qu’il me touche. Alors je l’envoi balader. Je vois dans son regard qu’il est perdu et ne sait pas quoi faire.
20h30 une étudiante sage femme vient m’examiner. Je suis ouverte à 7 c’est les derniers moments si je veux la péridurale. On me demande de vite vite aller en salle d’accoucher. Il y a à peine 10 mètres entre les deux salles, mais j’arrive à peine à marcher. A chaque pas je te sens descendre. Oui tu es là tu arrives. Je m’assieds et je sens une envie soudaine de pousser. Il faut que je l’expulse. Je le dit à la sage femme, je m’installe elle regarde rapidement et me dit « il y a sa tête, pour la péridurale c’est trop tard ».
Le ciel tombe sur ma tête. Comment je vais faire, je n’en suis pas capable. C’est bien trop dur. Impossible. Un moment de panique m’envahit. Je crie « nooon je veux la péridurale ». Une deuxième sage femme, entre dans la pièce, et me rassure « vous en êtes capable, calmez vous, croyez en vous, je reste là, n’écoutez que le son de ma voix ». Elle m’apaise, je regarde Youcef, il est tout aussi perdu que moi, alors je regarde la sage femme dans les yeux, et je n’écoute qu’elle. Je pousse quand elle me dit de le faire, contrôle ma respiration, et en 17 minutes tu es là mon bébé. Il est 21h17.
Le bonheur de ma vie. J’explose en pleurs, ton papa ne sait plus où se mettre. Je reste trois heures en peau à peau avec toi, tu trouves mon sein rapidement. L’avantage sans la péridurale c’est que je suis rapidement debout à marcher, et je vais à ma chambre de maternité en fauteuil.
Pour les prochains bébés je pense choisir l’accouchement sans péridurale autant que possible.