Ramadan et allaitement
Question qui intrigue et parfois qui inquiète les jeunes mamans. Voici un petit point pour vous.

Si vous allaitez un enfant de moins de deux ans, vous êtes dispensée de jeûne du point de vue religieux.
Cette autorisation est à prendre en compte, puisque si vous jeûnez et que cela se répercute sur votre lactation, vous pouvez mettre en péril votre allaitement et c’est de la santé de votre bébé dont il dépend et pas qu’une question de faim.
Le lait maternel est un concentré de bienfaits pour votre bébé, sur le court et le long terme, qu’aucun autre lait ne peut égaler. Le bébé humain a besoin avant tout de lait maternel et l’Islam soutien l’allaitement
{Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets}. (Sourate 2 : Verset 233)
Notez que deux ans est aussi la recommandation de l’OMS. Bien évidemment il est permis de ne pas allaiter lorsque cela n’est pas possible.
Ce qui peut impacter l’allaitement pendant le Ramadan :
- La fatigue et le manque de sommeil - Le manque de nourriture ou d’eau en journée - Une alimentation déséquilibrée
Les 100 premiers jours, il est fortement déconseillé de jeûner, l’allaitement démarre, et la lactation est encore fragile. Sous contrôle hormonal, (ocytocine et prolactine), leur sécrétion peut être perturbée ou inhibée suite à une forte fatigue, un stress ou le manque alimentaire et hydrique. Par ailleurs, la fatigue accumulée lors de la grossesse et des premières semaines avec bébé est assez conséquente (manque de sommeil, rythme instable et désorganisé…). Votre priorité est votre bébé qui a besoin de vous ! Vous devez prendre soin de vous et de votre bébé. Pas question de vous ajouter une difficulté supplémentaire.
De 3 à 6 mois
Différents paramètres généraux et individuels sont à prendre en considération :
- Période de l’année ou tombe le Ramadan (période plus ou moins prolongée du jeûne)
- Bébé : sommeil, et rythme ( un bébé qui se réveille 10 fois la nuit risque de vous rendre les choses très compliquées !)
- Maman : En congés parental ou reprise du travail, entourage aidant ou pas, d’autres enfants plus grands à s’occuper…
Alimentation équilibrée, possibilité de faire des siestes….
Lactation : bien lancée et sans problème (de préférence en lactation dite « automatique ») ou plutôt difficile ou avec un démarrage fragile au début.
Et enfin comment le jeûne est supporté et vécu à ce moment.
Pour le savoir, faites quelques essais de jeûne au début du ramadan et voyez si vous remarquez une diminution de lactation ou un changement dans le comportement de votre bébé. Si c’est le cas : stoppez le jeûne.
Après 6 mois :
A cet âge la lactation est bien lancée et votre bébé a probablement entamé la diversification. Ses besoins en lait sont toujours très importants mais avec une tendance à la baisse.
Il est fort possible que les réveils nocturnes aient bien diminués et que votre petit gagne en autonomie (sans être pour autant autonome 😉 ) Vous avez sûrement un rythme plus stable qui vous permet de trouver un peu de temps ou de repos. Selon votre situation, vous pouvez jeûner sans trop de problème.
Soyez attentive à votre corps et aux signaux qu’il vous envoie ainsi qu’au comportement de votre bébé et aux différents paramètres énumérés ci-dessus (bébé - maman - période de jeune...)
Après 12 mois : la question ne se pose généralement pas, l’allaitement se poursuit plutôt bien même pendant le jeûne de Ramadan, vous avez tout gagné et pouvez profiter des avantages de l’allaitement et du jeûne en toute tranquillité !
Pensez à manger équilibré, des repas légers et digestes, riches en fibres et en eau.
Vous pouvez vous aider d’aliments galactogènes ( les tisanes d’allaitement sont idéales elles vous apporteront en plus un apport en eau ! Fenouil, fenugrec, anis, verveine pour les tisanes. Orge, avoine, sésame, sellou/sfouf…
Attention par ailleurs, si pour la majorité des femmes, l’allaitement pendant le mois de Ramadan se passe bien, ce n’est pas toujours le cas, soyez donc plus attentive à votre corps et vos besoins qu’aux expériences vécues de votre copine ou voisine. Chaque histoire est unique et nous n’avons pas toutes les mêmes capacités donc ne vous culpabilisez pas de ne pas jeûner, au contraire, soyez fière de vous accorder ce que Dieu vous permet, pour votre bien et celui de votre bébé et référez vous à une autorité savante en ce qui concerne le rattrapage des jours non jeunés.
Je vous souhaite un bel allaitement et un merveilleux mois de Ramadan (PS : si vous ne jeûnez pas : il y a 10001 autres choses possibles qui ne risquent pas de mettre en péril votre allaitement : la lecture du Coran, les invocations, les actes d’adoration, les prières … ramadan ne se résume pas qu’à une privation alimentaire c’est bien plus que cela…)