top of page
  • Photo du rédacteurLaurie

Témoignage : histoire d'allaitement

"L'espoir est le seul refuge de l'instinct maternel " Lao She


Mon histoire...12 jours traumatisants en noénatologie avec mon bébé après lesquels j’ai décidé de signer une décharge pour partir. 


Alors...Tout d’abord, sachez que Roméo est né à 36 sa + 4 et pesait seulement 1,810kg (sûrement un RCIU non décelé).


Durant ma grossesse je ne m’étais que peu renseigné à propos de l’allaitement. Je disais « j’essayerai et je verrai au feeling ». Il se trouve qu’une fois mon bébé là, aux creux de mes bras, ce fut une volonté évidente ! 


Jour J: En salle de naissance il réussi à téter et ce moment de fusion me marque.  3h après : on me descend en néonatologie et le dépose à la pouponnière. Furieuse d’être séparé de lui sans aucune explication, j’arrache ma perfusion et me lève le rejoindre. J’arrive et je vois une auxiliaire lui donner un biberon ! Je suis choquée mais c’est mon premier enfant, il est très petit et je fais donc confiance aux professionnels qui me disent qu’on le mettra au sein le lendemain. Je passe la nuit auprès de lui sur une chaise à côté de son berceau à la pouponnière. 




J+1 : Le lendemain, Il est faible et ne tète pas encore (pas non plus au biberon) donc il est sondé toutes les 3h. Mais au lieu de le laisser se reposer entre ses sondes le personnel hospitalier le « force » à prendre des biberons . Je le voyais se faire « gaver » alors que je voulais allaiter. On ne me laissait même pas la place de tenter moi, on me conseillait de le réveiller en lui touchant mains et pieds... « Il est trop faible pour allaiter me disait-on »... C’est mon 1er enfant alors sans expérience je continue de faire confiance aux « professionnels ».


J+2 : Je décide tout de même d’acheter des biberons « physiologiques » avent pour espérer raccrocher mon fils au sein par la suite. La encore le personnel ne respecte pas ma décision et contre mon gré décide de reprendre des biberons qui coulent tout seuls... je demande une dizaine de fois jusqu’à obtenir un tire lait. Je le reçois enfin. Pas de choix de tailles de téterelle, il n’y a qu’une taille standard. Le tire lait date de la guerre et est bien évidemment en pompage simple. J’ai mal, mais je me bats pour mon fils. Je demande à mon mari de m’acheter de la lanoline.


Dans la soirée, je vais à la pouponnière avec mes quelques gouttes de colostrum on me dit qu’on lui donnera plus tard. Je retrouve les pots dans la poubelle un peu plus tard... je répète plusieurs fois mon intention d’allaiter et seule une puéricultrice m’a aidé à mettre mon bébé au sein. Ce n’est pas fameux mais il y arrive un peu. Dès que je l’ai dans ma chambre je retente mais dès qu’une infirmière ou auxiliaire rentre dans ma chambre elles me culpabilise que je vais « l’épuiser » en le mettant au sein. Pourtant je vois mon bébé qui cherche à téter dès que nous sommes en peau à peau... je précise que j’étais dans un service kangourou , les soins des prématurés sont logiquement effectué en chambre et bébé et maman pas séparé hors je paye ici le manque de personnel.


Mon bébé passe les nuits et les moments de sonde (1h toutes les 2h30) en pouponnière. Dans cette fameuse pouponnière seul un siège disponible également. Siège consacré à l’auxiliaire de garde de nuit pour dormir !! 


J+5 j’avais bien dis mon intention de ne pas lui donner de tétine, choix encore une fois non respecté et je retrouve mon bébé, tétine dans la bouche. 


J+6 : Les jours passent et je tire suffisamment de lait pour que mon fils soit nourri exclusivement de LM. C’est d’ailleurs a partir de ce moment que son poids augmente et que ses taux de dextrose se stabilisent enfin. 


J+ 7 : Un pédiatre de garde passe dans ma chambre et arrache violemment la sonde à mon fils prétextant « ce bébé à 37 SA il doit téter tout seul, mettez lui une tétine en bouche et dégagez ces biberons trop compliqué pour lui, préférez ceux de l’hôpital ». C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.... 24h après mon fils perd du poids, évidement il n’a pas appris à téter au biberon vigoureusement du jour au lendemain...


 j+8 : le pédiatre suivant décide de lui remettre la sonde. A cet instant j ’ai l’impression que mon bébé  est un jouet et je fonds en larme chaque jour , je suis impuissante personne ne m’écoute je suis sa maman et je sais ce qui est bon pour lui! Mais je n’ai pas ma place, je n’ai rien à dire. Même les bains sont express car trop peu de temps . Nous avons chaque chambre une pièce avec baignoire et table à langer mais non c’est à nous de nous déplacer à la pouponnière faire les soins... et c’est à peine si on a l’espace de le faire nous mêmes... encore un manque de personnel peut être?



J+9 : L’anesthésiste passe voir comment nous allons et m’explique à mon mari et moi qu’ici il faut que ça aille vite, mon bébé doit être autonome sur l’alimentation pour qu’on quitte l’hôpital donc biberon serait plus rapide. 


J+10 : Dès que j’évoque mon allaitement on me dit qu’il faut attendre qu’il prenne des forces , que ce n’est pas « comme dans les livres », que c’est leur métier. Au bout de ce 10ème jour, je tombe sur une puéricultrice très humaine et sincère et je comprends vite au travers de sa phrase que ça y est ils ont tout gâché : « des fois on arrive à les raccrocher aux seins » me dit-elle. Des fois ? Moi qui était persuadé à cet instant que c’était encore tout à fait possible! 


J+11 : je suis exténuée, mes quantités de lait diminue, je ne dors quasiment pas, je suis en pleurs très souvent, je ne sais pas vers qui me tourner, je me sens impuissante....


J+12 : je comprends qu’il n’y a que moi même vers qui me tourner, mon mari est au travail et je décide donc de signer la décharge et quitte l’hôpital avec mon fils contre avis médical, il pèse à ce moment 1,950 kg. 


J+13 : Une fois à la maison, je n’ai pas encore fait le deuil de mon allaitement , je continue à tirer mon lait toutes les 3h et je suis traumatisé de ses débuts, de nos débuts, de ses instants volés par des gens non formé et non emphatiques .... 


J+16 : Je me rend 2 fois par semaine chez une sage femme faire peser Roméo pour m’assurer qu’il prenne bien et sous ses conseil, j’achète des bouts de sein et mon fils tête de temps en temps entre les biberons grâce à eux. Première victoire ! 


J+18 : Je cherche désespérément une conseillère en lactation qui se déplace à domicile dans ma ville mais impossible, j’en contacte 7 sans avoir de retours ou alors non dispo... les jours qui suivent : Mon entourage me juge et me dit de ne pas m’acharner mais je continue d’y croire, je lis des témoignages, des conseils sur le site de la leache league. Je prends des bains avec mon fils, fait beaucoup de peau à peau et continu avec le bout de sein et doucement je supprime 1 biberon par jour par la tétée avec bout de sein puis 2.


Je suis épuisée et ai de moins en moins de lait. Merci les réseaux sociaux : Grâce aux conseils de certains groupes facebook ou comptes Insta, je change de taille de téterelles et prend des galactogènes et ça va mieux. Je lis des témoignages d’allaitement sauvé et je recommence à y croire .

Toutes les 2h30 j’ai rdv avec mon tire lait. Je suis peinée de pas passer ses instants avec mon fils mais je persévère. La nuit, je me réveille, je tire mon lait, je lui donne un biberon de lait préalablement tiré du frigo que je chauffe, puis je refais ma vaisselle de téterelles et biberon et retourne au lit... la fatigue s’accumule mais 2 jours avant ses 3 mois, je revois la lumière au bout du tunnel. Je vais chauffer son biberon de lait maternel qui était au frigo mais il était impatient donc je décide de soulever mon t shirt et miracle il tête sans le bout de sein! Pas encore suffisamment pour décider de l’allaiter exclusivement de suite...



MAIS je prend mon mal en patience et fait une dizaine de tentatives par jour entre les biberons. Parfois il s’énerve donc je n’insiste pas, parfois c’est un peu mieux. Je prend du lait que je fais couler à l’aide d’une seringue pour pas qu’il n’ai à attendre que le lait vienne du sein et de fil en aiguille sa succion s’améliore. 


Par ailleurs, je l’emmène chez l’ostéo qui lui débloque les tensions de la mâchoire et du bassin. Chaque jour je passe par milles émotions, j’y crois puis non puis je pleure... est ce que je m’acharne, est ce que ça vaut le coup? Je décide d’acheter un DAL, les premiers essais étaient catastrophiques puisque bébé s’énervait et arrachait tout. Mais petit à petit on a réussi. Après m’être beaucoup renseigné sur les confusions, je décide de faire un objectif « 24h sans tétine et sans biberon ». 24h compliquées avec clairement mon bébé en sangsue h24 mais je décide de tenter 24h de plus puis encore ...  


18 juillet : Roméo va avoir 4 mois et je l’allaite exclusivement. Plus de biberon, plus de tétine. Ce n’est encore pas gagné il s’endort beaucoup au sein et tête parfois 2h de suite pour avoir la quantité suffisante. Je passe la plupart de mes journées à l’avoir au sein mais petit à petit ça s’améliore et je vois sa succion être de mieux en mieux.


Fin juillet : D’autres difficultés se sont présentées : Il a attrapé du muguet et moi aussi et on suspecte un RgO  mais je continue de me battre et j’espère allaiter le plus longtemps possible. 20 août : des nouvelles = sous conseil, je vois une chiropracteur qui suspecte un syndrome de kiss, je la vois 3 fois et me conseille une ORL pour une éventuelle freinotomie . 1 semaine après nous y allons et en effet Roméo avait freins de lèvre + langue restrictifs. C’était un moment une fois de plus éprouvant... mais dès le soir je sens du mieux ! Bébé tête enfin correctement.


Si j’avais écouté certains professionnels, si j’avais écouté ma propre famille, j’aurai abandonné plus d’une fois mais malgré mon manque de confiance en moi, pour une fois dans ma vie je me suis écoutée.Début septembre : nous prenons enfin nos aises, les tétées commencent a s’espacer, à se raccourcir et Roméo suit SA courbe de croissance.


J’ai écouté mon instinct maternel et je ne regrette pas une seule seconde . A toutes les mamans qui n’y croient plus, battez vous !


Je suis tellement heureuse de ne plus devoir utiliser mon tire lait 8x/jour, de ne plus mettre un bout de plastique (biberon puis bouts de sein) entre mon bébé et moi et de vivre ces instants de fusion.


De pouvoir aller me promener et avoir toujours du lait à bonne température, de ne pas être coincé par les contraintes horaires du tire lait... et surtout je suis fière de donner le meilleur à mon bébé. Il a fait ressortir en moi une force insoupçonnée.


 4 novembre 2019: Roméo a été allaité exclusivement un peu plus de 6 mois et à entamé la DME. Tout se passe à merveille, mon pédiatre est une perle qui m’encourage à me faire confiance . Alors oui, sa courbe de poids n’est pas dans les moyennes recommandées par l’OMS mais il revient de loin et pèse aujourd’hui 6kg à 7 mois et nous vivons des moments magiques grâce à cet allaitement pour lequel nous nous sommes battus. J’espère aller jusqu’au sevrage naturel. Une chose est sure, je nous écouterai toujours, lui et moi, pour savoir quoi faire et quand.


L’allaitement fut pour moi un combat au début mais représente aujourd’hui une victoire.

Alors oui j’ai refusé des invitations, je me suis parfois sentie seule, incomprise, beaucoup de remise en question... mais je ne regrette pas un instant mon choix et je vous conseille vivement de vous écouter et d’apprendre à lire vos bébés plus que certains professionnels. Croyez en vous, ayez confiance en votre bébé 

112 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page